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La bénédiction sur la Matsa (en dehors de Péssa’h), et sur les Crackers

Question : Quelle bénédiction doit-on réciter sur la Matsa durant la fête de Péssa’h ainsi que durant toute l'année ? De même, quelle bénédiction doit-on réciter sur des Crackers qu’il est d’usage de consommer en tant que repas ? 

Réponse : Nous avons expliqué à plusieurs occasions antérieurement que toute chose faite à base de pâte, qui est croustillante, c'est-à-dire complètement sèche, comme des biscottes ou des Crackers, sa bénédiction est Boré Miné Mézonot et non Hamotsi Lé’hem Min Haarets.

La bénédiction sur les Matsot ordinaires
À partir de là, on doit se demander pourquoi nous récitons sur les Matsot la bénédiction de Ha-Motsi durant la fête de Péssa’h alors que normalement la bénédiction doit être Mézonot puisqu’elles sont complètement sèches et croustillantes ?

Le Béssamim Roch (ouvrage attribué en grande partie à notre maître le Roch) écrit à ce sujet en ces termes :
« Sur les galettes très fines, je penche à dire que tout pain que l’on n’a pas l’usage de consommer en tant que pain pour se rassasier mais uniquement occasionnellement en guise de friandise, un tel pain n’est pas celui désigné par nos maîtres comme étant celui sur lequel nous devons réciter Ha-Motsi Léh'em Minn Ha-Arets et Birkat Hamazon ». Fin de citation.

Il est donc explicite que l’on doit réciter Boré Miné Mézonot sur la Matsa.
C'est ainsi que se prononce aussi le Gaon Rabbi Avraham SABBA’ dans le livre Tséror Hamor, la Matsa qui est un pain azyme sec et sans sel, on ne doit pas réciter dessus Ha-Motsi et Birkat Hamazon. Ce n’est que sur des Matsot molles (comme c’est encore l’usage de nos jours d’en fabriquer en Israël chez les Séfaradim en l’honneur du soir du Séder) que l’on doit réciter la bénédiction de Ha-Motsi et le Birkat Ha-Mazon.
[Rabbi Avraham Sabba’ « l’espagnol », 15ème et début du 16ème siècle. Il est écrit à son sujet qu’un jour il voyageait à bord d’un bateau, lorsqu’éclata une tempête et le bateau fut sur le point de chavirer entre les vagues. Le capitaine supplia Rabbi Avraham de les sauver. Le Rav répondit qu’il les sauverait à une seule condition : s’il meurt à bord du bateau, on ne jettera pas son corps à la mer comme c’était l’usage d’agir en ces temps à bord des bateaux. Il faudra le mener dans une ville juive, et à cette condition ils n’auront aucun dommage. Le capitaine jura au Rav d’accomplir sa volonté. Le Rav pria Hachem et la mer se calma. Deux jours après, le Rav z.ts.l décéda et le bateau se trouvait à proximité de la ville de Vérone (Italie). Le capitaine s’impliqua personnellement et mena la sainte dépouille du Rav à Vérone où il fut inhumé par la communauté juive locale avec beaucoup d’honneur. Que son mérite nous protège. Chem Ha-Guédolim de notre maitre le ‘HYDA]  

La bénédiction sur les Matsot pendant la fête de Péssa’h
Il existe cependant beaucoup de décisionnaires qui tranchent que la bénédiction sur la Matsa même fine et croustillante est celle de Ha-Motsi. Le Chou’t Ginatt Véradim (notre maitre le Gaon Rabbi Avraham Ha'Lévy d'Égypte il y a 350 ans environ) dit que la Matsa que l'on fait pour Péssa’h devrait être considéré selon le strict Din comme du pain « Kissninn » dont la bénédiction est Mézonot puisqu'elle est croustillante, mais du fait que ce soit notre seul pain pendant Péssa’h, nous récitons dessus (à Péssa’h) la bénédiction de Ha-Motsi et Birkat Hamazon, du fait que l'on ne peut dire l'argument du Béssamim Roch cité plus haut, qui expliquait que la raison pour laquelle on ne doit pas réciter Ha-Motsi sur la Matsa réside dans le fait qu'on ne la consomme pas en tant que repas pour se rassasier.
Or, à Péssa’h la Matsa est utilisée pour se rassasier.

A partir de là, durant le reste de l’année où le pain est présent, il n’est pas d’usage de consommer de la Matsa en tant que pain, et dans ce cas la bénédiction de la Matsa deviendrait Boré Miné Mézonot.

D'autres expliquent que le statut de la Matsa n'est pas comparable au pain croustillant dont la bénédiction est Mézonot, et que ce soit durant Péssa’h ou toute l'année la bénédiction est Ha-Motsi.
Tel est l’suage de la majorité des Achkénazim, ils récitent sur la Matsa la bénédiction de Hamotsi et Birkat Hamazon, même durant toute l’année.

L’usage des Séfaradim
Notre maitre le ‘HYDA écrit que l’usage des Séfaradim est de réciter la bénédiction de Ha-Motsi durant Péssa’h du fait que c'est ce qui est consommé en tant que pain durant ces jours-là, mais durant toute l'année on récite Mézonot et 'Al Ha-Mi’hya du fait que le pain est présent, et il n’est pas d’usage de consommer de la Matsa à la place du pain.
Notre maître le Rav 'Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que ceux qui ont l'usage d’agir comme l'écrit notre maitre le ‘HYDA ont sur qui s’appuyer.
Cependant, ceux qui ont la crainte d’Hachem, ont pour usage de ne pas consommer de Matsa en dehors d’un repas accompagné de véritable pain, afin de ne pas entrer dans le doute, à savoir quelle bénédiction réciter sur la Matsa, Ha-Motsi ou Mézonot.

L’usage personnel de notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l
Il faut souligner que même si l’usage des Séfaradim est de réciter la bénédiction de Mézonot sur les Matsot en dehors de Péssa’h, cependant, puisqu’il paraît plus juste selon la Halacha de réciter la bénédiction de Ha-Motsi, celui qui veut se comporter envers les Matsot en tant que du pain à part entière et faire Nétilatt Yadaïm, Ha-Motsi et Birkat Ha-Mazon sur la Matsa (comme l’usage des Achkénazim), est en droit de le faire, et c’était ainsi qu’agissait notre grand maître le Rav z.ts.l (selon le témoignage de son digne petit-fils le Gaon Rabbi Ya’akov SASSON Chlita, directeur de notre site Halacha Yomit).

La bénédiction sur des « Crackers »
Il y a environ 13 ans, a été diffusé au nom du Gaon Rabbi Yossef Chalom ELYACHIV z.ts.l qu’étant donné que de nombreuses personnes ont l’habitude de consommer chaque matin des Crackers (en Israël, les Crackers « La’hmitt ») en guise de repas (petit-déjeuner), il faut donc réciter sur ces Crackers la bénédiction de Ha-Motsi.
Le Gaon Rabbi Ya’akov SASSON Chlita consulta alors son grand-père notre maitre le Rav z.ts.l sur ce point, et lui montra un Cracker. Notre maître le Rav z.ts.l répondit que selon son avis, la bénédiction du Cracker est la même que celle de la Matsa.
Or, notre maitre le Rav z.ts.l avait l’usage de réciter la bénédiction de Ha-Motsi sur la Matsa.

Par conséquent, même si selon le strict Din, si l’on récite sur le Cracker ou sur la Matsa la bénédiction de Mézonot, il est certain que l’on a sur qui s’appuyer - comme tel est l’usage des Séfaradim, et comme l’écrit notre maître le Rav z.ts.l lui-même -, malgré tout, la personne qui récite sur le Cracker ou sur la Matsa la bénédiction de Ha-Motsi et Birkat Ha-Mazon (si elle en a consommé au moins 27 g), ou qui n’en consomme que dans le cadre d’un repas accompagné de véritable pain, cette personne est digne de la Bénédiction (c’est ainsi qu’enseignait notre maître le Rav z.ts.l, selon le témoignage de son digne petit-fils le Gaon Rabbi Ya’akov SASSON Chlita).

En conclusion : La bénédiction de la Matsa (sèche et ordinaire) pendant Péssa’h est Ha-Motsi et Birkat Ha-Mazon. L’usage des Achkénazim est ainsi même durant toute l’année.
Les Séfaradim ont l’usage de réciter Mézonot et ‘Al Ha-Mi’hya sur la Matsa en dehors de Péssa’h, et ils ont sur qui s’appuyer. Ceux qui craignent la parole d’Hachem ont l’usage de ne consommer la Matsa que dans le cadre d’un repas accompagné de véritable pain, et ainsi ils s’acquittent selon tous les avis. 

Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit aussi que même  si l’usage des Séfaradim est de réciter Mézonot sur la Matsa en dehors de Péssa’h, malgré tout, à la sortie de la fête de Péssa’h, puisqu’il est encore difficile de trouver du pain à ce moment,  et que de ce fait de nombreuses personnes continuent à faire leurs repas sur des Matsot, la bénédiction sur la Matsa reste Ha-Motsi et Birkat Hamazon jusqu’à ce que l’on obtienne du pain.